9 septembre 2015 : ouverture de l'année universitaire 2015/2016

Discours du président de l'Université de Strasbourg prononcé lors de la cérémonie de rentrée 2015/2016, le 9 septembre 2015.

Seul le prononcé fait foi.

Madame la Vice-présidente du Conseil Régional

Chère Lilla Mérabet,

 

Monsieur le Vice-président de l’Eurométropole,

Cher Nicolas Matt,

 

Madame la Conseillère Municipale représentant le Maire de la Ville de Strasbourg,

Chère Ada Reichhart,

 

Monsieur le Recteur de l’Académie de l’Académie de Strasbourg, chancelier des universités d’Alsace,

 

Chers collègues des établissements associés,

 

Chers collègues,

 

Chers étudiants,

 

Mesdames, Messieurs,

 

Je me réjouis d’accueillir ce matin toutes les personnalités que je viens de citer, qu’elles me permettent de les remercier de leur présence. Mais en ouvrant l’année universitaire, c’est bien évidemment d’abord les étudiants, les enseignants-chercheurs, les personnels que je veux accueillir pour marquer la rentrée et placer cette année sous le signe de l’engagement. Cette cérémonie est nouvelle, mais elle nous a semblé nécessaire. Nécessaire de « lancer » l’année, nécessaire de faire le point, nécessaire aussi de se retrouver dans un moment convivial pour échanger, tout simplement.

L’engagement, donc. L’engagement que nous prenons c’est d’abord celui de relever ensemble les défis qui nous sont lancés, c’est l’engagementde nous mobiliser pour la réalisation de nos objectifs. Chacun d’entre nous a en ligne de mire un défi à relever ; pour les étudiants ce sera de réussir leur semestre, de préciser leur projet de formation, de donner corps à leurs ambitions. Les doctorants débuteront ou poursuivront les travaux qui amèneront leur thèse à maturité. Les enseignants-chercheurs s’investiront dans les innovations pédagogiques pour explorer de nouvelles pratiques susceptibles de favoriser la réussite des étudiants. Dans le domaine de la recherche, c’est de manière constante qu’on voit surgir ces défis, ces questions et parfois ces doutes qu’il faut surmonter pour contribuer à l’avancée de la science. Les personnels BIATS, par-delà de l’investissement dans leur travail au service de la formation et de la recherche, accompagnent de nombreux projets très innovants, qui visent soit à faire évoluer nos processus de gestion, soit à optimiser le fonctionnement de l’Université. Je pense par exemple à ce qui a été réalisé pour améliorer la qualité de l’accueil (avec la signature de la charte Marianne), la mise en place du pôle unique d’ingénierie, la structuration du servicefacturier. Les exemples sont nombreux ; ce ne sont pas là juste des évolutions administratives. Ces innovations sont la manifestation d’un engagement total de nos personnels, engagement qui redonne tout son sens à la notion de SERVICE public.

 

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Ainsi, au-delà de nos défis individuels, nous sommes collectivement attelés au quotidien, et solidairement à développer l’attractivité et le rayonnement de l’Université de Strasbourg.

 

Notre ambition pour la recherche est et restera de cultiver les talents et de viser l’excellence, le mot ne nous fait pas peur ! Dès les semaines à venir, nous entrons dans le processus de préparation de l’accréditation des unités de recherches en vue de la future contractualisation. Cet exercice nous amène à repenser les contours et les périmètres des unités en valorisant la complémentarité des disciplines. Là aussi, profitons de cet exercice imposé pour aller plus loin, pour réfléchir ensemble à nos priorités, à nos ambitions pour demain.

Le doctorat est au cœur de l’université. Aujourd’hui notre collège doctoral sert l’ensemble du site alsacien et s’apprête à accueillir près de 2700 doctorants. Pour manifester notre engagement de faire du doctorat un véritable outil de développement personnel et professionnel, nous allons continuer de développer le programme de formations transversales en incluant d’avantage d’enseignements dispensés en langue anglaise, et à concevoir des certificats de compétences qui permettront un meilleur accompagnement à l’embauche.

Le 12 octobre prochain, je signerai la nouvelle convention de partenariat avec le CNRS. L’Université de Strasbourg est fière de ce partenariat qui est, je peux l’affirmer, exemplaire et fructueux pour chacune des parties. Cette synergie n’est pas nouvelle, mais elle demeure un atout, et sa qualité est une spécificité de notre université. Plus que jamais, rien de grand ne pourra s’accomplir en recherche à Strasbourg sans cette collaboration symbiotique entre université et organismes, CNRS et Inserm. Nous sommes fiers de dire qu’à Strasbourg, cette symbiose existe, et qu’elle a un caractère exemplaire.

 

En œuvrant à la constitution des archives de la connaissance, nous nous emploierons à mieux valoriser les travaux de recherche menés sur l’ensemble des champs disciplinaires. Ça aussi, c’est un sacré engagement, qui bouscule bien des habitudes. C’est aussi l’occasion d’une collaboration exemplaire avec le service en charge des archives ouvertes de l’université de Freiburg : le campus européen est là aussi en marche !

 

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Dans le cadre de sa mission de formation, l’Université de Strasbourg a engagé une dynamique de projet avec un engagement clair : améliorer la réussite étudiante. Un programme a été établi. Il se décline en 9 axes d’action. Principalement, il vise à mieux informer pour une meilleure orientation, à pouvoir identifier au plus tôt les étudiants en difficultés et à les accompagner dans leur réorientation. Ce projet fédérateur implique un très grand nombre de composantes et services ainsi que des partenaires extérieurs : Rectorat, lycées, collectivités territoriales, chambres consulaires, organisations professionnelles.

 

Je voudrais maintenant aborder le sujet de l’évaluation continue intégrale. Je serai très clair : je m’engage résolument à défendre le choix qu’a fait l’immense majorité de notre communauté universitaire en optant pour cette modalité de contrôle. Je rappelle qu’il ne s’agit pas pour nous d’une simple technique d’organisation de l’évaluation, mais bien d’une stratégie pédagogique. Cette évaluation est en effet une démarche formative qui est résolument au service des étudiants. Elle repose sur des évaluations multiples et diversifiées, réparties régulièrement tout au long du semestre sur l’ensemble des semaines et pour l’ensemble des enseignements C’est donc un véritable accompagnement, qui aide les étudiants dans leur progression en leur fournissant des repères quant à l’atteinte ou non des objectifs d’apprentissages ; la procédure leur permet de remédier aux éventuelles lacunes ou manques. Il n’est pas acceptable de voir aujourd’hui des petites guerres procédurales freiner nos innovations pédagogiques. J’espère donc que nous serons bientôt officiellement autorisés à l’expérimenter, et ceci sans restriction.

 

De même, et bien que l’échéance paraisse encore lointaine (2018) nous sommes engagés dans la préparation de la nouvelle offre de formation. Les premières réunions de travail avec les directeurs de composante et leurs équipes pédagogiquesont déjà eu lieu. C’est un travail tout en finesse qu’il s’agit de conduire à partir d’un cadrage qui est en cours de définition. Nous ferons en sorte que cette offre se façonne au vu des compétences universitaires dont nous disposons et en ayant le souci de proposer aux étudiants un premier contact avec une démarche de recherche. Dans cette offre de formation, la formation tout au long de la vie prendra une place encore plus importante, car ce sera demain, j’en suis persuadé, une des missions fondamentales de nos universités

 

La formation continue, c’est aussi un exemple du lien indispensable avec les entreprises, avec aussi la Fondation et l’Espace Avenir. Un lien riche, respectueux des spécificités de tous, qu’il faudra continuer à cultiver

 

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L’IdEx continuera d’être un levier de l’innovation, un outil de créativité. Je vais vous décevoir, je n’ai pas d’annonce à faire sur ce sujet, car justement, nous sommes aujourd’hui en régime de croisière. Ca tourne ! Cette année nous verrons donc de nouveaux appels d’offres tant en recherche qu’en formation en direction des équipes, mais aussi les appels à compétition pour l’obtention de prix : Prix « Les Espoirs de l'université de Strasbourg » et «  de l’initiative pédagogique »

Nous voyons chaque jour, par les résultats de l’IdEx, à quel point notre engagement à dédier ces programmes à l’excellence inclusive et non exclusive était totalement justifié.

 

Et puis qu’il s’agisse de l’Idex ou de la préparation du futur contrat quinquennal nous entrons dans une phase d’évaluation et de bilan. Nous sommes en ordre de marche pour procéder à notre auto-évaluation Ce sera, là aussi, un travail tout sauf administratif ; car s’observer soi-même, c’est bien la meilleure manière de progresser.

 

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Notre université regarde résolument vers l’international. Je me félicite donc de la récente ouverture de la Maison Universitaire Internationale. Ce n’est pas seulement un bel et utile équipement, unique en son genre. C’est aussi le symbole visible de notre ouverture et de notre rayonnement. C’est aussi le résultat d’une remarquable collaboration avec les collectivités, que je voudrais souligner

Et puis il y a le Campus européen, creuset naturel pour le développement d’une coopération forte entre les universités présentes sur l’espace transfrontalier, dont le niveau exceptionnel est souligné par un beau « tir groupé » au classement de Shanghai. Cette année, le campus européen prendra une nouvelle dimension, avec j’espère le succès de nos demandes de financement européen.

 

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Mais revenons à l’engagement

Tout à l’heure je remettrai aux étudiants le diplôme d’engagement, dont ils pourront être fiers, comme l’université est fière de leur engagement. Je souhaite que toute notre université les suive dans cette volonté exemplaire.

Ainsi nous sommes engagés, après les évènements dramatiques et révoltants de janvier 2015, à nous mettre encore davantage à l’écoute de la société, quand cette dernière veut comprendre les fractures qui la traversent. L’université va donc continuer cette année de se tourner vers la Cité, et j’espère vers les cités : conférences, débats, actions avec les publics scolaires seront au rendez-vous. Au titre des engagements du contrat de Ville, et d’un partenariat avec l’AFEV, elle se fera connaître dans les quartiers dans lesquels les jeunes se considèrent souvent loin de cette réalité et ont besoin d’un soutien culturel pour mobiliser et faire valoir leurs compétences dans un cursus de formation universitaire.

L’Université a dans le même temps mis l’accent sur ce qu’elle pouvait apporter en demeurant sur son cœur de métier :

- la recherche en favorisant le regard croisé des disciplines sur ces questions de société

- la formation en direction des étudiants.

 

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Cette année universitaire commence aussi dans un cadre de vie et de travail qui se renouvelle et qui s’améliore chaque jour un peu plus. Trop lentement, certes, mais résolument. Le parc de l’université en est une belle illustration et je vous convie à son inauguration le 17 septembre. Mais vous verrez bientôt démarrer d’autres chantiers grâce à l’opération campus qui continue sur un rythme soutenu.

 

Les étudiants de notre université font preuve de dynamisme et d’esprit d’initiative, qui nous font avancer. Mais je souhaite voir encore plus d’entre elles et eux s’engager dans la vie universitaire, pour devenir acteurs et ambassadeurs de leur université. La vie associative de notre université, si riche, si foisonnante, y trouve là une belle illustration. C’est aussi pour cela que je me félicite de l’accord qui est intervenu entre l’AFGES et le CNOUS et qui permettra de pérenniser la Gallia comme un de ces hauts lieux de l’engagement étudiant.

Les journées de rentrée qui se déroulent actuellement pour accueillir les étudiants qui arrivent sur l’un de nos campus témoignent bien de la vitalité exceptionnelle des associations étudiantes et de la qualité des relations établies avec le service de la vie universitaire.

Après cette cérémonie, je proposerai aux personnalités présentes de visiter le guichet multi services, cœur de cette animation de rentrée, un bouquet de services quasi unique en France, et qui année après année offre des services de plus en plus complets aux étudiants.

 

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Comment ne pas, dans cet amphithéâtre qui porte le nom de Jean Cavaillès, nous engager encore plus à nous mobiliser pour défendre la liberté et lutter contre l’obscurantisme ?

 

L'Unistra est toujours là quand il y a des situations de détresse : invitation des étudiants et enseignants italiens après le tremblement de terre d’Aquila en Italie, accueil des étudiants haïtiens et aide au redémarrage de leur université. Nombre de nos enseignants-chercheurs gèrent, avec dévouement, avec discrétion, des situations d'étudiants en difficulté en raison des troubles politiques dans leurs pays. C'est nous qui avons inventé l’asile académique pour Pinar Selek, qui revient travailler aujourd’hui avec nous. Quelle joie, quelle fierté aussi.

Alors cet engagement dont nous avons fait preuve hier, spontanément, collectivement, nous le mettrons demain au service de l’accueil des réfugiés. Dans un courrier au Maire de Strasbourg, Roland Ries, je dis la disponibilité de l’université pour s’associer à la mobilisation de la ville de Strasbourg, et apporter son aide en tant qu’université. Nous nous associerons bien évidemment à l’action engagée par la CPU qui propose d’accueillir gratuitement les étudiants réfugiés qui en feraient la demande, ce que l’unistra fait déjà. Bien entendu, il va de soi que tout cela se fait en étroite collaboration avec le Crous !

 

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L’engagement demande à être reconnu, à être encouragé. Mais il nécessite aussi des moyens. Que vaut un engagement sans les moyens de l’accomplir ? Alors, M. le Recteur, la communauté universitaire, toutes sensibilités confondues, n’accepte pas que nos universités puisse encore une fois être, comme il faut hélas le craindre, amputées de 300 millions d’euros, et de nombreuses université voient déjà leurs fonds de roulement ponctionnés de manière autoritaire. Ceci pourrait signifier une baisse de 2,5% de notre dotation, soit 8 millions d’euros.

Je veux donc dire solennellement, comme nous l’avons déjà dit au secrétaire d’Etat, que cela n’est pas acceptable, que de nouvelles restrictions budgétaires compromettraient gravement les engagements dont je viens de parler.

Hier nous annoncions qu’un euro investi dans nos universités de recherche, c’est près de 4 euros pour notre économie. Cela a eu un écho très important. Il est alors aujourd’hui plus facile de comprendre que ces restrictions ne seront pas seulement catastrophiques pour nos universités. Elles compromettront gravement et durablement l’économie et la compétitivité de notre pays.

Ce que nous demandons aujourd’hui, ce n’est pas l’aumône budgétaire. Ce que nous demandons aujourd’hui c’est un véritable engagement de la nation pour ses universités, et donc pour son avenir ! Merci, Monsieur le Recteur, de bien vouloir être le porte-parole de cet appel

 

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L’année qui vient est également celle qui verra se réaliser la Grande Région. Cette grande région, nous devons en être les acteurs, même les moteurs. Il ne s’agit pas de changer d’orientation ou de politique. Il y a de la place pour une diversité d’universités dans cette région. Mais la aussi, il faut nous engager, être créatifs, innovants. Pourquoi ne pas affirmer, pourquoi ne pas prouver que l’atout majeur de cette grande région, ce sont ses universités ?

L’université exige de nous d’être en capacité de penser le nouveau, dans un monde qui bouge où les nouvelles avancées de la science, de toutes les sciences, impliquent de nouvelles façons de travailler, d’interagir et de nous organiser. Nous irons d’autant plus facilement de l’avant que nous serons conscients et fiers de notre identité.

 

 

Notre identité et son corollaire, le sentiment d’appartenance, se nourrissent d’évènements que nous partageons.

Chaque année plusieurs dates nous donnent l’occasion de nous réunir :

  • La commémoration du 25 novembre

  • La cérémonie de reconnaissance exprimée aux retraités

  • La cérémonie des vœux début janvier

  • La traditionnelle remise des distinctions du mois de mai

  • La journée des docteurs du mois de juin

  • En 2015/2016, nous accueillerons en outre nos futurs docteurs Honoris Causa.

 

Je vous encourage à participer nombreux à ces évènements qui seront surtout l’occasion de se retrouver pour, ensemble, témoigner de nos valeurs : exigence, solidarité, confiance, ouverture…et engagement ! Je vous souhaite à toutes et tous une très bonne rentrée et une très belle année universitaire.

 

Je vous remercie et j’ai maintenant le plaisir de passer la parole à M. le Recteur Jacques-Pierre Gougeon qui a souhaité vous dire quelques mots.


Alain Beretz 

Fondation Université de Strasbourg
Investissements d'Avenir
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EUCOR, Le Campus européen
CNRS
Inserm Grand Est
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