Ce que l'Euro 2016 de football nous dit de l'Europe
Une série d’événements scientifiques en Sciences humaines et sociales gratuits et ouverts à tous.
Sommaire
La phase finale du 15e Championnat d’Europe de football de l’UEFA, l’Euro2016, se tiendra en France du 10 juin au 10 juillet 2016. Plus de deux millions de spectateurs venus du monde entier se retrouveront ainsi pour encourager les meilleures équipes nationales d’Europe à l’occasion de l’un des plus grands événements sportifs de la planète, suivi par plus de huit milliards de téléspectateurs en audience cumulée. Par la diffusion télévisuelle des matchs tant dans ses pays membres qu’à l’extérieur, l’UEFA crée une carte mentale de l’Europe à 54 pays membres (et non à 28 - Union européenne ou à 47 - Conseil de l’Europe) et nombre d’Européens ne connaissent l’Europe qu’à travers la Champions League ou les championnats d’Europe de football.
Plus que tout autre sport, le football a progressivement fabriqué des mythes et des légendes qui ont été contés et ont apporté leur part de rêve dans tous les pays d’Europe et du monde, dans toutes les classes sociales et toutes générations confondues. Il est ainsi le sport le plus commenté non seulement par les journalistes mais également, au quotidien. De ce fait, comme le disait le sociologue Pierre Bourdieu dans un texte écrit à l’occasion du Mondial de football de 1998, « il est toujours difficile de parler scientifiquement de sport parce que, en un sens, trop facile : il n’est personne qui n’ait sa petite idée sur le sujet et qui ne se sente en mesure de tenir des propos qui se veulent intelligents ».
31/05/2016 : La BNU donne le coup d'envoi : le football, miroir des sociétés européennes
Mardi 31 mai 2016 à 18h Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg – Auditorium Débat/Rencontre
Plus qu’aucun autre objet social, le football est habillé d’un voile-écran de discours préconstruits, d’histoires mythiques et d’images fabriquées par les médias qui sont autant d’obstacles au travail intellectuel. Il est donc indispensable d’opérer une rupture avec le sens commun et de replacer cet objet au centre de l’analyse historique, sociologique et politique pour en saisir toute la complexité.
Tel est l’objectif de la conférence-débat de la BNU qui entend donner le coup d’envoi par une double approche en sciences humaines et sociales : le traitement médiatique des championnats d’Europe de football depuis 1960 et l’analyse des enjeux politiques et idéologiques du football depuis quarante ans.
A partir d’archives audiovisuelles de l’INA, historiens et sociologues analyseront l’évolution du spectacle de football, son contexte national et européen et les discours qu’il suscite.
09/06/2016 : « Euro 2016 : quand des universitaires parlent football »
Jeudi 9 juin 2016 à 18h Librairie Kléber – Salle Blanche Conversations
Présentation et débat autour de deux ouvrages sur le football
Fabien Archambault, Stéphane Beaud et William Gasparini présentent : Le football des nations - Des terrains de jeu aux communautés imaginées - Publication de la Sorbonne, 2016
Sport populaire, le football a conquis la planète en moins d’un siècle et est devenu le moyen le plus commun de découverte des particularités des nations. Les sélections nationales, et la passion qu’elles ont pu et peuvent susciter, sont pourtant le produit de constructions historiques et politiques bien différentes selon les sociétés envisagées. Ce livre collectif se propose de retracer, essentiellement à l’échelle européenne et par des approches monographiques, la diversité des rapports à la nation et au football, c’est-à-dire le rapport à la nation par le football et au football par le prisme du fait national.
Alfred Wahl présente : Histoire de la Coupe du monde de football : une mondialisation réussie, Bruxelles, Ed. Peter Lang, 2013
Cet ouvrage aborde les prémices de la Coupe du monde de football pour parcourir ensuite les différentes étapes, jusqu'aux plus récentes, de son histoire. L'accent est mis sur l'évolution de cette compétition et les nombreux aspects qui accompagnent sa mondialisation, comme le choix des lieux, l'uniformisation des règles de l'arbitrage, le rôle des médias, la circulation de l'argent, l'interférence du politique et du sportif. La Coupe du monde de football devient ainsi un miroir de la mondialisation où les compétitions successivement décrites dans cet ouvrage constituent une histoire de notre temps, festive et dramatique.
10/06/2016 : « Ce que l’Euro nous dit de l’Europe. Football et sociétés dans l’espace européen »
Vendredi 10 juin 2016 de 9h à 17h Université de Strasbourg – Maison interuniversitaire des sciences de l’Homme - Alsace Salle de conférence Colloque
Nombre d’Européens ne connaissent l’Europe qu’au travers de compétitions médiatisées comme le Championnat d’Europe de football ou la Ligue des champions. Ces événements sportifs sont parmi ceux qui rassemblent le plus de téléspectateurs dans le monde. Mais le football européen donne également à voir des « affaires » ou des « dérives » tout autant médiatisées (corruption, scandales, marchandisation des jeunes talents, supportérisme radical...) et contraires aux valeurs mises en avant par les institutions européennes. Par sonhistoire et son mode d’organisation, le football apparaît ainsi aux yeux du grand public comme intimement lié à l’Europe.
Le colloque a pour ambition de relever un double défi : faire reconnaître le football comme objet à part entière des études européennes ; prendre comme prétexte cette compétition européenne organisée en France pour faire dialoguer des chercheurs issus de différentes disciplines des sciences sociales. L’objectif est de faire avancer collectivement - et de manière originale - des approches diversifiées et complémentaires (économique, sociologique, politique, historique) autour de cet événement et d’analyser tant sa perception dans nos sociétés que son impact sur les rapports ordinaires à l’Europe des individus.
Avec :
Wladimir Andreff, professeur d’économie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Stéphane Beaud, professeur de science politique à l’Université Paris X – Nanterre
Paul Dietschy, professeur d'histoire contemporaine à l’Université de Franche-Comté
William Gasparini, professeur en STAPS à l’Université de Strasbourg, chaire Jean Monnet en sociologie européenne du sport
Dominique Marchetti, directeur de recherche CNRS au Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP-Paris)
Andy Smith, directeur de recherche FNSP et directeur du Centre Emile Durkheim-Sciences Po Bordeaux
Karim Souanef, maître de conférences en STAPS à l’Université Lille 2
Alfred Wahl, professeur émérite d’histoire à l’Université de Metz
ARCHAMBAULT F., BEAUD S., GASPARINI W. (2016), Le football des nations. Des terrains de jeu aux communautés imaginées, Paris, Publications de la Sorbonne (sous presse), à paraître en mai 2016
GASPARINI W. & POLO J-F. (2012), L’espace européen du football : dynamiques institutionnelles et constructions sociales, Dossier revue Politique européenne, n°36, juin 2012
MEYER Jean-Christophe, L'offre de football télévisé et sa réception par la presse en France et en RFA (1950-1966) : l'édification du "Grand stade", vecteur d'identité nationale et européenne, thèse de doctorat en Histoire contemporaine, Université de Strasbourg, 2012
WAHL A., Histoire de la Coupe du monde de football : une mondialisation réussie, P.I.E. Peter Lang, 2013
À propos de la chaire Jean Monnet
Attribuées sur critères d’excellence par la Commission européenne à des universitaires (issus de tous les pays du monde) spécialistes en études européennes, les chaires Jean Monnet visentà mieux faire connaitre l’Europe en favorisant l’enseignement, la recherche et le débat sur l’histoire, la politique, l’économie et le droit de l’Union européenne. Liées au programme Erasmus+, elles favorisent l’émergence de savoirs académiques innovants et la transmission des connaissances universitaires sur l’Europe.
Intitulée « études européennes du sport », le programme de la chaire du Professeur William Gasparini s’applique à étudier « ce que le sport fait à l’Europe » et « qui fait l’Europe du sport » à travers l’analyse, d’une part des entrepreneurs sportifs d’européanisation (supporters, sportifs, dirigeants, élus parlementaires et fonctionnaires européens en charge du sport, agents économiques et médiatiques, etc.) et, d’autre part, des rapports ordinaires à l’Europe par le sport. Le programme de la chaire de William Gasparini entend ainsi développer de nouvelles réflexions et formations dans le champ des european studies et contribuer à la construction d’une sociologie européenne du sport.