Qu'est-ce que le projet Smartium ?
La start-up Smartium fait suite au projet Mercure, porté par mon collègue Emilien Wilhelm. Nicolas Arbor, maître de conférences à l’Université de Strasbourg, est le responsable scientifique. Ce projet consiste développer un système de cartographie par drone la radioactivité environnementale d'un site. Ce projet a remporté le 3e prix du concours Docteurs-entrepreneurs, en 2018. Le nom de l'entreprise fait référence à l'intelligence que nous allons apporter dans la mesure. L'intelligence artificielle que nous avons conçue, associée à des techniques de détection innovantes, permettra des mesures à distance, avec une sensibilité et une fiabilité qui n'existent nulle part ailleurs.
Quels sont votre parcours et vos motivations ?
Depuis le lycée, je suis passionné par la radioactivité. J'ai notamment adoré participer, en Première, aux Ateliers de la radioprotection, organisés par les grands acteurs de la radioprotection à travers l'Europe (en France, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, l’Autorité de sûreté nucléaire, le Centre d'étude sur l'évaluation de la protection dans le domaine nucléaire, etc.). Cette édition a eu lieu au CERN (European Organization for Nuclear Research), à Genève. Quelques semaines après mon retour, j'ai d’ailleurs participé aux masterclass en physique des particules à l'Institut pluridisciplinaire Hubert-Curien (IPHC), à Strasbourg. Autant dire que j'étais aux anges !
Après un bac scientifique, j'ai fait une licence et un master (parcours Physique des rayonnements, détecteurs, instrumentation et imagerie) en physique à l'Université de Strasbourg. J'ai fait mon stage de licence 3 à l'IPHC, sur la détection de rayonnements gamma. Ça a été la révélation ! J'étais passionné par le sujet, et j'ai recontacté l'équipe pour mon stage de master 1.
Passionné par la radioactivité, l'environnement du nucléaire et doté d'un goût de la recherche appliquée, j'envisageais de faire une thèse, pour travailler ensuite dans l'industrie. Mais je ne m'imaginais pas du tout monter ma propre entreprise !
Quel a été le déclic ?
Quand j'étais en stage de master 1, le projet Mercure commençait à devenir prometteur. Ma mission a consisté à réaliser un état de l'art du domaine. Le sujet m'a passionné et j'ai même prolongé le stage. C'est donc assez naturellement que j'ai poursuivi par un stage de fin d'études. A cette époque, Emilien Wilhelm venait d'obtenir un financement de 244 000 € sur dix-huit mois de la SATT Conectus pour le projet Mercure, grâce à son prix au concours Docteurs-entrepreneurs. Cela a permis de financer mon stage, puis mon embauche : je suis actuellement ingénieur au sein de l'équipe, pour un an.