Dans un bringuebalement métallique, l’ascenseur stoppe au 14e étage. Pour rejoindre le « royaume des pigeons et des faucons pèlerins », il faut encore passer une série de portes verrouillées et de volées de marches, maculées de plumes et de déjections.
Le toit de la Tour de chimie offre un site d’installation idéal pour les faucons pèlerins : un poste d’observation haut perché, de nombreux rebords pour se poser et prendre son envol et surtout, un nichoir « grand luxe ». Il a été installé en 2010, à la faveur d’une convention liant depuis la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et l’Unistra, à travers sa Direction des affaires logistiques intérieures (Dali).
Le plus rapide au monde
Depuis, il n’est pas rare ici d’observer les vols de ce petit rapace, qui privilégie pour se nourrir la chasse en piqué de petites proies à plumes, pinsons, corneilles ou pigeons. Le volatile, animal le plus rapide au monde, rivalise avec les TGV, atteignant 350 km/h. Les avions de chasse n’ont rien inventé...
C’est en 2000 qu’a été repérée la première nidification de pèlerins sur la tour. Ce qui en fait le premier site urbain d’Alsace, et même de France. Les conditions sont idéales : l’endroit est situé sur un important axe migratoire, avec le Jardin botanique et le parc de la citadelle voisins. Soit un garde-manger bien fourni, à quelques battements d’ailes. En attestent les sites de nidification voisins, très proches, des congénères de cette espèce territoriale : l’église d’Illkirch, deux silos du port du Rhin, une cheminée à Schiltigheim. Le site de la Tour de chimie affiche de très bons résultats : un à quatre jeunes prenant leur envol chaque année, et seulement un échec de reproduction (absence de ponte) sur les huit dernières années.