Adaptation climatique et culturelle, éloignement de la famille, mais aussi réorientation subie ou discrimination dans la recherche d’un logement (lorsqu’on leur demande de fournir des documents originaux dans des délais restreints, par exemple)… Les étudiants ultra-marins font face à certaines problématiques communes avec les étudiants étrangers, mais eux n’ont pas de dispositifs d’accueil spécifiques : ce constat est fait depuis plusieurs années.
Parmi les près de 50 000 étudiants de l’Université de Strasbourg, ils sont 482 cette année, venus majoritairement de La Réunion et des Antilles (Guadeloupe et Martinique), et surtout représentés dans les filières sciences économiques et sociales ; droit, économie gestion, et médecine, tous niveaux confondus.
Parrainage, visite-découverte des campus…
Afin de répondre au défi d’un meilleur accueil, les universités de Strasbourg et de Lorraine viennent de signer une convention de partenariat avec le ministère des Outre-mer et l’Association de la formation étudiante pour la ville (Afev). L’idée ? Capitaliser sur les atouts de cette dernière, actrice majeure de l’intégration sociale à travers ses projets (aide individualisée, colocation à projets solidaires). En s’y impliquant, les étudiants deviennent à la fois acteurs de leur ville, et contribuent à s’intégrer dans un réseau. Autant d’objectifs que l’Unistra, partie prenante depuis 2015 du contrat de ville, ne peut que soutenir.
Déjà, grâce au lancement d’une enquête menée auprès des 687 étudiants ultra-marins des universités de Strasbourg et de Lorraine, les idées ne manquent pas pour renforcer la cohésion : parrainage, manifestation d’accueil festive, visite des campus… Présente à Strasbourg pour la signature de cette convention, lundi 21 novembre, la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts a rappelé sa conception de la France, un pays « non pas hexagonal, mais océanique ». Le mot de la fin revient à Lenka Marimoutou, Guadeloupéenne, étudiante en communication à Paris, bénévole et ambassadrice de l’Afev : « Venir en France, on l’a choisi, et on ne veut pas s’ériger en martyrs. Mais en métropole, tout est différent de chez nous : on a donc besoin d’un accueil différencié ! »