Étudiant en finance, Thành Trần arrive tout juste d’Hanoï. L’excellence de ses résultats universitaires lui a permis de décrocher la prestigieuse bourse Eiffel, pour étudier deux ans à Strasbourg.
Ce portrait est le premier d’une série destinée à découvrir certains visages de la mobilité à l’Université de Strasbourg.
Premier voyage en France, première découverte de Strasbourg, premier voyage en avion, premier logement indépendant… Cette année universitaire est décidemment celle des premières fois pour Thành Trần. Étudiant à l’École supérieure d’économie nationale de Hanoï, ville dont il est originaire, le jeune Vietnamien décide à l’issue de sa quatrième année de partir étudier en France. « J’ai entendu parler de la Faculté de sciences économiques et de gestion (Fseg) de Strasbourg avec des amis de mon école, partis grâce à la bourse Eiffel », témoigne Thành Trần. « L’attribution de cette bourse par le ministère français des Affaires étrangères et du Développement international, dont bénéficient 350 étudiants internationaux (pour 1 500 candidats triés sur le volet), est fléchée par établissements », explique Christophe Godlewski, responsable jusqu’à l’année dernière du master de la Fseg qu’a intégré Thành. L’ambition de la bourse Eiffel est en effet d’affirmer l’excellence académique française, en en faisant bénéficier les meilleurs élèves des pays émergents. « Pendant mes six années (2010-2016) à la direction du master 1 Finance, nous avons surtout accueilli des étudiants vietnamiens. Cette relation privilégiée s’est construite de manière informelle, essentiellement à travers le bouche-à-oreille entre élèves et professeurs », poursuit Christophe Godlewski.
1 181 € par mois
Thành recevra 1 181 € par mois pour étudier dans de bonnes conditions. Son billet d’avion aller-retour lui est également financé par Campus France, et une aide lui a été offerte pour trouver son logement à la résidence Paul-Appell. La bourse Eiffel, il pourra en bénéficier pendant les 24 mois que dure un master. Le programme, réservé aux domaines des sciences de l’ingénieur, de l’économie-gestion et du droit-sciences politiques, existe également au niveau doctorat.
Et pour la suite ? Thành s’imagine plutôt « rentrer au Vietnam pour travailler, dans une banque par exemple ». Christophe Godlewski confirme que « le choix des étudiants internationaux à l’issue de leurs études en France est plutôt de rentrer chez eux que de rester en France ».
Cinq bourses Eiffel pour l’Unistra
L’Université de Strasbourg compte cette année cinq étudiants bénéficiaires d’une bourse Eiffel, dont deux en master 1 Finance. Un très beau score, quand on sait que 68 % en moyenne des bourses Eiffel concernent les grandes écoles. Une belle reconnaissance de l’excellence académique de notre établissement, donc, mais aussi de « son aura internationale, ajoute Christophe Godlewski. On a donc un système gagnant-gagnant, pour nous et pour les étudiants ».
À Strasbourg, Thành compte mettre à profit une petite partie de sa bourse pour s’acheter un vélo, son moyen de déplacement préféré à Hanoï. Il a aussi bien l’intention de découvrir la France, Paris et surtout… la tour Eiffel !
Elsa Collobert