Pendant un mois, l’Europe va vibrer au rythme des buts, des défaites et des victoires du championnat d’Europe des nations, l’Euro 2016. Deux millions de spectateurs et huit millions de téléspectateurs sont annoncés. L’évènement tombe à point pour William Gasparini, sociologue au sein du laboratoire Sport et sciences sociales (EA 1342). Le chercheur a organisé le cycle de conférences Ce que l’Euro 2016 nous dit de l’Europe dans le cadre de sa chaire Jean Monnet1, la première consacrée à l’étude européenne du sport. A travers ce programme de recherche, c’est la création d’une nouvelle approche scientifique internationale et interdisciplinaire qui est envisagée. « L’objectif n’est pas d’analyser ce que l’Europe fait au sport, précise le chercheur, mais bien de comprendre comment le sport produit des rapports ordinaires à l’Europe et une forme d’européanisation des citoyens. »
Découvrir « l’autre Européen »
Dès lors, l’art du ballon rond apparait comme un objet d’étude à part entière. « Le football est un produit de l’Europe intimement lié à son histoire politique, sociale et économique », confirme William Gasparini. Et plus qu’aucune autre compétition européenne de football, l’Euro est aussi une fenêtre ouverte sur la représentation sociale des pays participants par le biais de leurs équipes nationales. « Par exemple, la sélection allemande est restée monoculturelle jusque dans les années 2000. Avec le changement du code de la nationalité, la Mannschaft intègre désormais des joueurs d’origine turque, ghanéenne ou russe », observe William Gasparini. Pour chaque spectateur, l’Euro 2016 donne ainsi l’occasion de découvrir « l’autre Européen ».