Première participation et médaille d'or au concours international iGEM de biologie synthétique

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22/11/2019

Douze des seize étudiants du projet se sont rendus à Boston : Yasmine Amrani, Julianne Bord-Contu, Léa Célik, Léna Coudray, Lorine Debande, Alexandre Gilardet,  Kateryna Len, Jessica Medina Sanchez, Lorraine Pinot, Rebecca Therby-Vale, Bryan Virlouvet et Lisa Welker (absents de la photo : Claire Husser, Ines Jmel Boyer, Julie Lapouges et Malo Sanglier).
Douze des seize étudiants du projet se sont rendus
à Boston : Yasmine Amrani, Julianne Bord-Contu,
Léa Célik, Léna Coudray, Lorine Debande, Alexandre
Gilardet, Kateryna Len, Jessica Medina Sanchez,
Lorraine Pinot, Rebecca Therby-Vale, Bryan Virlouvet
et Lisa Welker (absents de la photo : Claire Husser,
Ines Jmel Boyer, Julie Lapouges et Malo Sanglier).

Une équipe de seize étudiants de l'Université de Strasbourg, en master de biologie et à l'École supérieure de biotechnologie de Strasbourg (ESBS), a remporté l'une des 163 médailles d'or au concours international iGEM. Un marathon de dix mois pour ces étudiants, qui y voient un moyen de se former autrement, par le montage d'un mini projet de recherche appliquée.

C'est une grande fierté pour l'équipe, car c'est la première participation d'étudiants de l'Université de Strasbourg au concours iGEM (International Genetically Engineered Machine competition). Née au Massachusetts Institute of Technology (MIT), en 2004, la compétition a pris de l’ampleur et est devenue une association à but non lucratif pour promouvoir la biologie de synthèse, un mix entre biologie, génétique et ingénierie. Cette science vise à concevoir de nouveaux systèmes biologiques complexes, qui n'existent pas naturellement, pour des applications en alimentation, énergie, environnement, production, médecine...

Kit de détection d'allergènes

Ils étaient douze à avoir fait le déplacement à Boston, du 31 octobre au 4 novembre derniers, pour le Giant Jamboree, grand rassemblement des 360 équipes participantes, soit 4 000 personnes venues de tous les continents. Ils ont présenté leur projet en anglais devant le jury international, composé de chercheurs et ingénieurs en biologie, physique, chimie, informatique... Ils ont obtenu une des 163 médailles d'or. « Cet événement à Boston était la consécration de tout notre travail », note Lisa Welker, en master de virologie.

Le prototype, imprimé en 3D.
Le prototype, imprimé en 3D.

Le projet qu'ils ont mis au point est un kit de détection d'allergènes dans l'alimentation, pour les particuliers. Le prototype, imprimé en 3D, se présente comme une boite où l'on dépose un échantillon de l'aliment à tester. Il est broyé, lysé et après une série de réactions moléculaires mettant en jeu des bactéries, la couleur indique s'il y a présence de l'allergène recherché : œuf, lait, cacahuète, gluten ou autres. « Notre projet a permis d'apporter une preuve du concept. Le système n’est pas encore au point », précise Lisa.

Sponsors, budget, communication...

Les seize étudiants ont mis trois mois pour définir leur sujet, puis se sont organisés en sous-équipes pour trouver les sponsors, mettre au point le volet scientifique, gérer la communication (site web, réseaux sociaux, packaging, presse), et les aspects sociétaux. Car un des critères du concours est l'ancrage du projet dans la société et l'économie. « Pour déconstruire l'image du scientifique "fou" déconnecté de la société », indique Yasmine Amrani, étudiante en master de biologie du développement et cellules souches, à l'origine du projet strasbourgeois. Elle a promu le concours pour recruter l'équipe, recherché et convaincu cinq enseignants-chercheurs de l'université* de les encadrer, et coordonné le projet.

Les étudiants ont réussi à collecter 30 000 €. Car la participation au concours est coûteuse : 5 000 $ d'inscription, 7 000 $ pour la participation au Giant Jamboree, sans compter l'hébergement, l'avion, le matériel de laboratoire, etc. Ils ont obtenu une aide de 15 000 € de la Commission d'aide aux projets étudiants (Cape) de l'Université de Strasbourg (fonds de l'Idex et du Crous), des financements de l'IMCbio (l'école universitaire de recherche en biologie moléculaire et cellulaire intégrative), du Labex NetRNA et de l'ESBS, qui leur a mis à disposition son fab-lab, le Biotech-lab... Ils ont également collecté plus de 2 000 € par crowdfunding.

Le groupe lors de la présentation, à Boston.
Le groupe lors de la présentation, à Boston.

« Tout ce qu'on a gagné en retour, ça n'a pas de prix »

Autant dire qu'ils n'ont pas compté leurs heures. « Mais tout ce qu'on a gagné en retour, ça n'a pas de prix », souligne Yasmine. En premier lieu, un moyen de se former autrement, hors université. « Travail en équipe, présentation orale, anglais, financement, management, communication, réseautage, pluridisciplinarité... Monter un tel projet de A à Z, en équipe, ça donne un avant-goût de la recherche », remarquent les étudiantes. D'autant plus intéressant que la majorité de l'équipe y destine sa carrière.

Les étudiants ont créé l'association iGEM Strasbourg pour pérenniser la dynamique. Une deuxième équipe est en cours de recrutement, pour participer à l'édition 2020, avec cette nouveauté : les prochains Giant Jamborees se tiendront à Paris, à partir de 2021.

Stéphanie Robert

* Hubert Becker, Luc Bonnefond, Carine Meignin, Caroline Rigouin et Michael Ryckelynck

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