L'actualité de la recherche

« Il ne suffit pas de pointer un télescope vers le haut et d’appuyer sur un bouton »

17/05/2019

Du 20 au 22 mai, l'édition Pint of science 2019 fera se rencontrer néophytes et chercheurs érudits autour d’une bière pour parler science. Entretien en avant-première avec Sébastien Derrière, astronome adjoint à l’Observatoire astronomique de Strasbourg, qui animera pour la première fois une soirée pour un « voyage sous un ciel étoilé ».

Crédit : Lilian VeletCrédit : Lilian Velet

Pourquoi animer Pint of science ?

Vulgariser fait partie de l’attribution des chercheurs. Cela permet de garder un lien avec les gens. Je m’investis déjà dans l’organisation de la Fête de la science et je donne des conférences grand public. Pint of science est un format ouvert, moins formel qu’une présentation dans un amphithéâtre. En tant que spectateur, j’avais trouvé cela très vivant et intéressant. Par le passé, les organisateurs m’avaient déjà proposé d’animer mais je n’avais pas pu à cause de mon agenda. Cette année, l’occasion s’est représentée.

Qu’avez-vous prévu de présenter?

Je serais avec Thomas Lizee, doctorant à l’Observatoire astronomique de Strasbourg, qui animera la première partie de la soirée. Il expliquera quelques notions élémentaires comme les échelles de distance, la différence entre une comète, une galaxie.  Ce n’est pas forcément une évidence pour tout le monde même si c’est trivial pour un chercheur. Je présenterai ensuite le logiciel Aladin, qui regroupe les données recueillies par les télescopes et que tout le monde peut télécharger. L’avantage c’est que je vais pouvoir aller « naviguer » dans les collections d'images en fonction des questions posées. Être réactif et s’adapter à son public est essentiel dans ce genre d’événement, quitte à creuser un sujet qui l’intéresse plus. Il y aura aussi des jeux pour susciter l’intérêt, faire réfléchir.

Quel message souhaitez-vous transmettre au public ?

Je vais expliquer comment ont été obtenues les images du ciel, qu’il ne suffit pas juste de pointer un télescope vers le haut et d’appuyer sur un bouton ! Il y a tout un travail de traitement et d’analyse des images qui est réalisé pour obtenir un résultat concret. C’est aussi l’occasion de rappeler en quoi la recherche que nous réalisons est importante. Après tout, ce serait dommage que le public ne comprenne pas ce que l’on fait alors qu’il contribue d’une certaine manière à l’existence des laboratoires de recherche.

La soirée affiche complet. Le secret de son succès ?

L’astronomie est un domaine qui fait rêver. Ça renvoie à des questions sur nos origines, d’où vient la Terre et quel sera notre futur. C’est accessible à tout le monde, il suffit de lever les yeux au ciel. Après, le public attend des explications plus poussées sur ce qu’il se passe dans l’univers, notamment le sujet d’actualité des trous noirs, ou encore le big bang. Je suis curieux de voir comment ça va se passer. Parfois, ce genre de soirée finit tard...

Vanessa Narbonne

Pint of Science : un concept venu d’Angleterre

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Rapporté d’Angleterre par Elodie Chabrol, le festival « Pint of science » est un concept qui permet au grand public de rencontrer les chercheurs des universités. Le but ? Partager des connaissances sur les sciences dans une ambiance décontractée. En France depuis 2014, le festival prend de l’ampleur chaque année. Organisée dans plus d’une quarantaine de villes françaises, la session 2018 a réuni pas moins de 12 000 curieux.