« J’ai découvert la problématique des micropolluants à l’occasion d’un stage dans l’équipe MecaFlu (mécanique des fluides) du Laboratoire d’ICube. Et cela m’a passionné », explique Lauriane Renaud. Les micropolluants, ce sont de toutes petites molécules, en toute petite quantité, résidus de médicaments, de pesticides, d’insecticides. Leur dangerosité provient de leur accumulation dans l’environnement, et dans les organismes. « L’exemple le plus connu de leur impact est celui de poissons de rivière devenus hermaphrodites suite à l’absorption de micropolluants tels que les œstrogènes présents dans les contraceptifs, arrivés dans les rivières via les eaux usées ». Car les micropolluants sont si petits que les filtres des stations d’épuration ne peuvent pas les retenir. Ils sont extrêmement difficiles à détecter dans les milieux naturels.
Et c’est précisément sur cet aspect de la problématique que Lauriane a décidé de se concentrer. « Mon projet micro-P, consiste à élaborer des tests fiables mais néanmoins simples et abordables, pour détecter et quantifier des micropolluants dans l’eau et l’environnement. »
À partir du moment où Lauriane a défini son projet, en licence pro, elle demande et obtient le statut d’étudiant entrepreneur et adapte son parcours d’études à son projet en s’inscrivant en master de Biologie végétale. « J’avais besoin de comprendre les techniques actuelles de dosage des molécules pour pouvoir imaginer quelque chose de nouveau », précise-t-elle.
Grâce au statut d’étudiant entrepreneur, elle peut accéder au Biotech-Lab, un Fab-Lab de l’université géré par l’Ecole supérieure de biotechnologies de Strasbourg (ESBS). «Avoir accès à cette structure permet de travailler dans un laboratoire équipé en son nom propre et sur son projet personnel. Cette situation règle notamment la question de la propriété intellectuelle, ce qui compte beaucoup dans la crédibilité du projet et de sa viabilité dans le monde économique. »