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09/04/18
Pour la troisième fois en quelques semaines, l’université est victime d’un blocage mis en place par quelques dizaines d’étudiants. Michel Deneken, président de l'Université de Strasbourg, réagit à cette situation.
Pour la troisième fois en quelques semaines, l’université est victime d’un blocage mis en place par quelques dizaines d’étudiants. À l’heure où je vous écris, le Patio et le Nouveau Patio sont rendus inaccessibles sous prétexte de protestation, entre autres, contre la loi « Orientation et Réussite des Étudiants ».
Sur le fond, il faut rappeler que cette loi n’amènera pas de sélection dans les licences générales, mais une priorisation des candidatures en fonction de la réussite des étudiants. Tous les bacheliers continueront de pouvoir accéder à l’enseignement supérieur, et nous avons augmenté nos capacités d’accueil en ce sens. Des enseignements complémentaires seront mis en place pour aider les étudiants qui en ont besoin.
La loi permet aussi de traiter, certes avec davantage de travail pour nous, les enseignants et les personnels administratifs, les candidatures de manière moins anonyme et algorithmique qu’avant. Est ainsi écarté le tirage au sort, que tout le monde condamne.
Je rappelle que j’ai mis en œuvre, pour la rentrée 2017, en concertation avec la rectrice, des moyens considérables qui nous ont permis d’éviter le scandaleux tirage au sort dans notre université.
Occupations et blocages ne constituent pas une entrée en dialogue. Ce n’est pas respecter les étudiants qui souhaitent aller en cours, préparer et présenter leurs examens (600 d’entre eux, environ, ont ce lundi matin été écartés de l’examen qu’ils avaient préparé). Ce n’est pas respecter les personnels, éloignés de leur lieu de travail, alors qu’ils se dévouent pour la réussite étudiante. Bloquer un bâtiment universitaire, sous prétexte de débat, c’est en réalité pénaliser étudiants et enseignants.
J’ai jusqu’à présent souhaité favoriser le débat en mettant à disposition des étudiants qui contestent la réforme en cours, une salle au Palais universitaire, en précisant que cet espace de débat devait être utilisé exclusivement pendant les plages d’ouverture de ce bâtiment, afin de préserver la sécurité des biens et des personnes. A plusieurs reprises, cet accord n’a pas été respecté. Par ailleurs, le bâtiment de la présidence de l’université a été envahi à deux reprises, non sans violence. Ces occupations et blocages doivent cesser, pour permettre à tous, étudiants et personnels, de travailler correctement.
Toute l’université (présidence, composantes, laboratoires, services), tous les personnels, sans compter les associations étudiantes, sont mobilisés en permanence en faveur de la réussite de tous les étudiants, brillants ou en difficulté, qu’ils soient en doctorat, en master ou en licence.
Michel Deneken, président de l’Université de Strasbourg
Lundi 9 avril 2018