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28/05/18
Obtenir son doctorat de sciences de la vie en validant les acquis de son expérience ? Un petit plus pour sa carrière universitaire, mais surtout une grande fierté pour Valentina Pallottini. L’Italienne, professeure de physiologie à Rome, revient sur sa démarche, aussi importante que symbolique.
« Ce diplôme ne va pas changer de façon radicale ma vie professionnelle. En revanche, le processus qui m’y a conduite a boosté mon estime et ma confiance en moi. » Sur son CV, la rayonnante Valentina Pallottini peut désormais ajouter à ses masters en biologie et neurobiologie, obtenus en 1990 et 1991 à l’Université La Sapienza de Rome, le titre de docteure en sciences de la vie et de la santé de l’Université de Strasbourg. « Je l’ai vu comme un défi, analyse rétrospectivement l’Italienne. Ce diplôme, je le convoitais depuis longtemps. » Aux débuts de sa carrière universitaire, en 2006, être docteur n’était pas une obligation pour devenir professeur titulaire, en Italie. « C’est moins le cas aujourd’hui. J’ai aussi eu envie de montrer à mes trois grands fils - 19, 23 et 32 ans – que l’on peut se remettre en question à 50 ans ! »
« La VAE n’existe pas en Italie ! »
C’est à cet âge que Valentina Pallottini entame le processus de la VAE. « Ce moyen d’obtenir un diplôme en faisant valoir son expérience n’existe pas en Italie. » Et obtenir un doctorat classique à Rome, « où je connais tous les universitaires de ma discipline, n’est simplement pas envisageable : le risque de conflit d’intérêt est trop grand ! » Renseignée sur l’existence de la VAE par son collègue strasbourgeois Frank Pfrieger, membre de l’Institut des neurosciences cellulaires et intégratives (Inci) avec qui elle mène des travaux de recherche, Valentina Pallottini commence par prendre contact avec le Service VAE de l’Unistra*, qui l’accompagnera tout au long du processus. Pour les besoins de ses recherches et de la VAE, elle se rend tous les deux mois environ à Strasbourg.
« Après la rédaction d’une lettre de motivation adressée au directeur de l’école doctorale des sciences de la vie de la santé, Serge Pottier, le plus gros du travail a consisté à rédiger un dossier. » 150 pages, en anglais, « la langue de diffusion du savoir », condensé de son parcours et de ses recherches en biologie des organismes. « La partie scientifique, sorte de mini-thèse et sélection de mes publications, ne m’a pas posé problème. C’est le genre de chosse qui fait partie de mes activités quotidiennes. »
« Regard introspectif »
La vingtaine de pages d’« analyse des acquis de l’expérience », en revanche, « m’a demandé de poser un regard rétrospectif, et même introspectif, sur mon parcours. Avec le recul, cela a été très positif de pouvoir retracer ainsi le fil de ma carrière. Expliquer à mesure que j’en prenais conscience la logique et la cohérence de mon parcours, de mes débuts dans l’industrie pharmaceutique à mon retour au monde universitaire, qui m’a rapidement semblé moins limitant que la recherche appliquée. »
Obtenu à l’issue d’une soutenance, en novembre 2017, « présentation de mon parcours et de mes recherches, suivie de deux heures de discussion à bâtons rompus avec des pairs », ce doctorat « vient récompenser la carrière linéaire et cohérente de Valentina », estime Frank Pfrieger.
Valentina Pallottini ne nie pas qu’il faut « beaucoup de motivation » pour se lancer dans un tel projet, « important aussi bien du point de vue personnel que professionnel », tout en assurant sa charge d’enseignement, sa participations dans les comités de gouvernance universitaire et sa recherche. « Il faut être prêt à travailler sur son temps personnel ! Mais si c’était à refaire, je n’hésiterais pas un instant. J’ai même soufflé l’idée à des collègues de Rome de se lancer eux aussi ! »
Elsa Collobert
* Aujourd’hui cellule VAE, intégrée au service Formation continue