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07/04/16
Ce vendredi 8 avril, dernière chance de découvrir les fortifications Vauban du 12 rue de l’Université. Ces vestiges, compris entre les instituts de zoologie et de géologie, ont été mis à jour à l’occasion des fouilles d’archéologie préventive menées dans le cadre de l’Opération campus.
« Si vous regardez bien ces blocs de grès rose, vous pourrez voir des marques de tâcherons, de tailleurs de pierre », explique Adrien Vuillemin, coiffé d’un casque de chantier. L’archéologue est responsable d’opération au sein du Pôle d’archéologie interdépartemental rhénan (Pair), en charge des fouilles. Derrière le filet protecteur du chantier, on se penche pour scruter. Un véritable saut dans le temps pour la quinzaine de visiteurs, la plupart équipés de bottes en caoutchouc. « Le mur de fortification a été érigé à partir de 1681, dans le cadre du pré-carré pensé par Vauban. À cette date, la région, puis Strasbourg qui résiste plus longtemps, tombe dans le giron de la France.
Mise au jour éphémère
Quelques mètres plus loin, c’est la guerre franco-prussienne de 1870-71 qui est évoquée, à la faveur d’une brèche observée dans le mur d’enceinte. « Il est probable qu’elle soit due à un obus », avance Adrien Vuillemin. Toutefois, comme toutes les autres observations faites sur le chantier, « ce n’est qu’une hypothèse. À nous ensuite de confronter nos observations de terrain aux sources historiques ». Au fil des questions, le tracé du mur Vauban, partiellement mis à jour puis recouvert au gré des chantiers d’aménagement, se dessine : ici, entre les instituts de zoologie et de géologie, mais aussi à l’emplacement de l’arrêt de tram Université, sous le resto u Paul-Appell, jusqu’au parc de la citadelle.
S’esquisse aussi en creux l’histoire de l’université. « Imaginez qu’à l’époque, le mur mesurait 8 mètres ». Aujourd’hui, 4 mètres d’élévation manquent, mis à bas lors de la construction de la Neustadt, et de l’élévation d’une université nouvelle. « On avait aussi construit un bassin pour les observations zoologiques, dont les fondations s’appuient sur le mur Vauban. »
« C’est bien de voir ce qui se cachait sous notre parking ! » s’enthousiasme Patricia. Elle est venue avec ses collègues de travail du Jardin des sciences voisin (situé au sein de l’Institut de zoologie) se rendre compte d’elle-même du patrimoine dormant sous ses pieds. Une mise au jour éphémère, puisque « dès lundi 11 avril, les engins de chantier commenceront à recouvrir les vestiges », rappelle Adrien Vuillemin. S’il se félicite d’avoir pu les faire découvrir à plus de 1 000 personnes, dont de nombreux écoliers, il regrette aussi le peu de temps dévolu au travail d’archéologie préventive pendant le chantier. Et prépare d’ores et déjà la conférence sur les résultats (en perpétuelle évolution) des fouilles pour les Journées européennes du patrimoine, en septembre.
Elsa Collobert
Visite du chantier des fouilles archéologiques : rendez-vous au 12 rue de l’Université, vendredi 8 avril 2016, à 10 h 30 (visite contée, couplée avec la projection d’Autant en emporte le temps au Vaisseau à 9 h 30), 14 h et 15 h, sur inscription par courriel.